Showcase La Contra Ola & projection du film El pico d’Eloy de la Iglesia

Jeudi 15 février 2018 à Bordeaux

Sur une invitation de l’association Monoquini et des séances Lune Noire, nous serons à Bordeaux le 15 février prochain pour le premier showcase de La Contra Ola, en guise d’apéritif, et pour la projection du film El Pico du regretté Eloy de la Iglesia, en plat de résistance (estomac bien accroché exigé à l’entrée). L’occasion d’une virée sur la face la plus sombre et sauvage de la Movida : celle des quartiers périphériques, des laissés pour compte du « miracle » démocratique, des loulous de banlieue et autres braqueurs à la petite semaine, sur fond de chômage de masse, de sexualité souvent prostituée, de rumba, de drogues dures et de grands ensembles. Tout un programme !

Genre cinématographique apparu pendant la transition, grosso modo entre 1977 et 1984, le cinéma « quinqui » a offert aux cinémas de quartier ibériques une trentaine de longs-métrages excessifs et picaresques narrant les péripéties de délinquants célèbres : el Torete, el Vaquilla, el Jarro, el Pirri… souvent interprétés par de jeunes acteurs non professionnels, recrutés dans les bas-fonds. Un cinéma commercial et néanmoins transgressif, trois fois V (violent, virulent et vulgaire), méprisé par la critique avant d’être détourné, face au succès, par des cinéastes sérieux (Saura, Almodovar, Gutierrez Aragon), puis finalement relégué aux oubliettes avant d’être revendiqué avec ferveur dans les années 2000 par une nouvelle génération d’activistes culturels et d’esthètes en cinéma bis.

La Cinémathèque de Toulouse et le festival Cinespaña ont eu la bonne idée de consacrer l’année dernière un cycle à ce courant, sous-titrant pour l’occasion quelques pépites oubliées, dont ce sombre El Pico, énorme succès du box-office espagnol de 1982. Bertrand Grimault, excellent programmateur de Lune Noire et Monoquini, nous présente ainsi l’affaire : « Cinéaste prolifique dans tous les genres et notamment le cinéma quinqui dont il fut précurseur, (…) Eloy de la Iglesia se fait d’une certaine façon le chroniqueur de cette époque au climat social et politique tendu, en choisissant de tourner pour la première fois, avec El Pico, sur sa terre d’origine. (…) La réalité conflictuelle du Pays Basque, dans le contexte de lutte armée menée par l’ETA et de répression policière, dresse une toile de fond oppressante qui permet au réalisateur de créer la polémique, en dénonçant les pratiques de la Garde Civile, coupable de torture, de chantage et d’extorsions. « El Pico », dans le langage courant, se réfère au tricorne du gendarme et à l’aiguille de la seringue, symbolisant à la fois le carcan répressif de la société et le rituel du shoot, qui n’ouvre nul horizon. »

Le programme complet ici  et sur le Facebook de Lune Noire.

JEUDI 15 FÉVRIER 2018

De 19h à 20h15 : Showcase La Contra Ola et projection d’ALIENS de Luis Lopez Carasco (2017, 24 minutes). Un portrait filmé de Tesa Arranz du groupe Zombies, figure clé de la Movida madrilène.
Entrée libre, buvette sur place.

Au café Pompier – 7 place Renaudel. Entrée libre, buvette sur place.

http://monoquini.net/blog/index.php?/en-cours/la-contra-ola/

 

A 20H45: Projection d’El Pico (Overdose) d’Eloy de la Iglesia (Espagne, 1983, couleur, 1h50, VOSTF). Film inédit en salles en France, interdit aux moins de 18 ans à sa sortie. Cinéma Utopia. 5 Place Camille Jullian.